Interview de Natacha Metayer, chercheuse en psychologie et ergonomie cognitive au Laboratoire des nouveaux usages de VEDECOM. Sa spécialité : l’eye-tracking, une discipline qui étudie les stratégies oculaires que nous mettons en place dans différents types de situations.

Etudier les stratégies oculaires pour améliorer la communication piéton-véhicule autonome
Docteur en psychologie cognitive, j’ai complété ce cursus initial par une formation en ergonomie cognitive. Ma passion ? L’eye-tracking : je me suis spécialisée dans l’étude des stratégies oculaires que l’on met en place lorsqu’on est face à un document d’apprentissage. J’ai toujours travaillé dans des milieux académiques : mon poste actuel au Laboratoire des Nouveaux Usages de VEDECOM est ma première expérience dans une structure qui ne l’est pas complètement et je suis ravie ! J’y ai pour mission de proposer de nouvelles approches sur les problématiques piéton-véhicule autonome dans les études menées par l’Institut.

Identifier les meilleurs systèmes de communication entre le véhicule autonome et son environnement
Je m’attache ainsi à identifier les informations dont le piéton a besoin pour prendre la décision de traverser : que va-t-il regarder en premier ? Où se porte son regard, etc. Cela nous aide à déterminer, dans son environnement, les éléments nécessaires à la prise de décision, et l’endroit où les positionner.
Pour le projet EVAPS dénommé Paris Saclay Autonomous Lab par exemple, j’ai été amenée à étudier différents systèmes de communication visuelle de véhicules autonomes pour en observer les impacts sur les comportements des piétons. L’étude, menée dans un environnement virtuel, a permis de préconiser la conception d’un mixte de deux solutions de communication. Actuellement en cours de prototypage, il devrait être mis prochainement en expérimentation.

Concevoir le meilleur véhicule autonome grâce aux avancées scientifiques
Mon principal objectif est d’apprendre, toujours plus, et de participer moi-même aux avancées scientifiques. C’est particulièrement vrai dans le domaine du véhicule autonome où tout est à faire : le défi est de trouver le bon rythme entre les innovations technologiques et les recherches en psychologie et ergonomie cognitive de ces nouvelles solutions à l’échelon international. Il est important d’anticiper les choses afin que les produits ne présentent pas de défauts d’ergonomie flagrants lors de leur mise sur le marché.

Fédérer les énergies pour faire avancer la recherche
J’apprécie beaucoup de travailler en équipe. Ce qui est très motivant chez VEDECOM, c’est que cela se fait dans de très bonnes conditions ! J’ai beaucoup appris depuis que je suis arrivée ici. Nous avons été confrontés à plusieurs soucis techniques avec le Paris Saclay Autonomous Lab. Cela a été une grande satisfaction quand nous avons enfin commencé à obtenir des résultats exploitables. Mais je dirais que les vrais moments forts vécus chez VEDECOM, ce sont surtout les échanges que nous avons entre collègues, aussi bien formels qu’informels. La transmission est également pour moi une part importante de la recherche : je serais donc heureuse, à terme, de pouvoir encadrer des stagiaires et/ou des doctorants.