L’arrivée du véhicule électrique, autonome et connecté et les passions qu’il soulève (autant que les investissements publics et privés qu’il attire) est un catalyseur extrême pour toutes les innovations et mutations déjà en cours dans le champ des mobilités. Le projet de recherche-action Hyperlieux mobiles, mené par l’Institut pour la Ville en Mouvement-VEDECOM (IVM) en s’appuyant sur un hub de recherche international et multidisciplinaire, vise à identifier et à étudier les diverses émergences et pratiques actuelles dans les activités en mouvement, au-delà du simple transport de personnes ou de biens, afin de mieux appréhender les mutations radicales en cours dans les activités mobiles, définir les caractéristiques des nouveaux espaces induits par l’arrivée de ces véhicules hybrides et multifonctionnels, identifier les potentiels de développement avec les véhicules autonomes et connectés et imaginer les hyperlieux mobiles de demain, micro-espaces urbains ou producteurs d’urbanité.

Pour présenter les premiers résultats de ce projet d’envergure, l’IVM a organisé le 7 février une journée de rencontres qui réunit plus de 170 participants. Au programme : séances de débats et d’échanges, projection de films, micro-ateliers, exposition…

Observer la société pour innover
En s’appuyant sur son réseau de partenaires en Amérique Latine, en Chine, en Afrique et en Europe, le hub de recherche international de l’IVM vient de recenser pas moins de 250 activités mobiles : du triporteur africain équipé d’un système Wifi à l’expérience d’un abattoir mobile en Suède, en passant par des nouveaux types de cinéma ou de médiathèques ambulants. Pour observer et analyser ces différentes mobilités, le projet dispose d’une équipe de chercheurs et d’experts aux horizons très divers : géographes, architectes, urbanistes, sociologues, etc. À partir de l’observation des pratiques et des modes de vie et de consommation existants, l’enjeu du projet est de dévoiler les formes inattendues d’urbanité générées par de nouvelles interactions entre espaces, mobilités, connectivités et activités. Il s’agit également d’envisager les ruptures possibles liées à la généralisation du VAC, le véhicule porteur d’une activité mobile pouvant, dès aujourd’hui participer à une redéfinition des lieux du quotidien.

La mobilité de demain : activités, sociabilité et interactivité
Fort de toutes ces observations menées sur différents territoires, le hub de recherche international lance la deuxième phase de ce projet. L’enjeu est d’expérimenter, des dispositifs en partenariat avec des acteurs locaux et des territoires et de scénariser les situations urbaines, les micro-espaces urbains et hyperlieux mobiles de demain. Si les nouvelles fonctionnalités offertes par le smartphone n’ont pas seulement amélioré le téléphone mais ont aujourd’hui pris le pas sur la fonction téléphonie, il est probable qu’avec le véhicule autonome la fonction transport sera dépassée par une multitude d’activités : travail, sport, divertissement, etc. En nous libérant de l’obligation de conduire, le véhicule autonome et connecté fait évoluer notre rapport au temps dans les déplacements (qui ne serait plus « perdu ») et notre rapport à l’espace dans ces nouveaux types de véhicules (dont l’aménagement intérieur devrait être repensé).

« Le véhicule autonome et connecté, tel qu’il est annoncé, peut être un catalyseur de mutations très profondes dans la mobilité. Hyperlieux mobiles est un projet collectif qui permet d’aborder les questions de mobilité au-delà du simple transport de personnes et de biens » explique Mireille Apel-Muller, directrice de l’Institut pour la Ville en Mouvement. « L’un des objectifs du projet est d’inventer les applications du véhicule autonome et connecté quand le motif n’est pas avant tout le déplacement mais l’activité à bord » ajoute-elle.

Selon Philippe Watteau, Directeur Général de VEDECOM, qui concluait les échanges de la journée, « habiter le mouvement, tel est le nouvel enjeu, la nouvelle opportunité, la nouvelle liberté qu’offre la mobilité autonome et qu’adresse, bien au-delà de la technologie, le programme Hyperlieux mobiles de l’Institut pour la Ville en mouvement de VEDECOM en approfondissant, de manière radicale, la question des nouveaux usages de la mobilité autonome ».

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