VEDECOM Tech, filiale commerciale de l’Institut de recherche VEDECOM, lance M’OBS, première agence de notation des nouvelles mobilités en France. Son ambition est de permettre aux acteurs de la mobilité d’y voir plus clair dans le foisonnement de nouvelles solutions et offres : covoiturage, autopartage, micro-mobilité, véhicules en libre-service, etc.. : un défrichage bienvenu en temps de déconfinement où l’usager va retrouver un écosystème des nouvelles mobilités chamboulé. Les équipes de M’OBS enquêtent sur les conséquences de la crise sur les acteurs des nouvelles mobilités afin de mettre à jour leurs évaluations.

En attendant, M’OBS dévoile sa première étude réalisée avant confinement et crise sanitaire : un classement inédit des opérateurs de la mobilité à travers le monde et ce, autour de trois catégories : le top des applications de mobilité, les meilleurs tarifs proposés par les opérateurs de la mobilité partagée et les pratiques innovantes pour réguler le stationnement des vélos et trottinettes. Pour ce faire, des scores ont été attribués aux différentes solutions sélectionnées selon une méthode d’évaluation tenant compte de la performance économique et de l’expérience utilisateur.

« M’OBS est né d’un constat : le manque de repères dans l’écosystème des nouvelles mobilités. Notre ambition est de donner une vision 360° des solutions existantes au niveau national et international. Chaque solution est évaluée par l’équipe de M’OBS sur la base de 46 critères d’analyse. L’objectif est d’aider les acteurs de la mobilité – notamment les collectivités locales – à mieux appréhender leur environnement et les attentes des usagers afin d’identifier les solutions les plus adaptées à leur territoire » souligne Stéphane Rabatel, Président de VEDECOM Tech.

Le top des applications de mobilité pour optimiser le parcours des usagers

Les applications étudiées par M’OBS sont des applications de type MaaS (Mobility as a Service). Elles permettent aux usagers de choisir les meilleurs modes de transport pour optimiser les temps de parcours, se géolocaliser et dématérialiser des paiements. Ces applications facilitent l’usage des solutions de mobilités grâce au partage de données et à une collaboration étroite entre les opérateurs et les collectivités locales qui gèrent les offres disponibles sur leur territoire. L’objectif final de l’agence M’OBS est de faire ressortir les solutions qui réduisent le nombre d’applications qu’un seul et même usager utilise au cours de son trajet. C’est ce qu’on appelle le « parcours utilisateur ».

  1. CityMapper à Londres – Un pass multimodal mixant transports publics et privés. L’application CityMapper se distingue grâce au CityMapper Pass qui rivalise avec l’Oyster Card à Londres. Dans une ville où les acteurs privés concurrencent les transports privés, ce pass offre, sans engagement, l’accès à un mix de solutions de mobilités. Deux formules sont à disposition de l’usager : le SuperPass (£32/semaine) qui permet l’accès illimité aux transports publics et le Super Duper Pass (£40/semaine) qui donne en plus accès à des trajets à vélo (de moins de 30 min.) ou encore à un abonnement taxi à la semaine.
  1. Moovit à Tel-Aviv – L’intégration de 90 % des solutions de mobilité existantes. Dans la capitale israélienne, Moovit Tel-Aviv intègre 9 des 10 solutions de mobilité proposées dans la ville, tandis que ses concurrents, Google Maps et HopOn, n’en intègrent respectivement que 2 et 1.
  1. ViaNavigo en Île-de-France – La dématérialisation de l’achat et de la validation des titres de transports. Le français ViaNavigo est l’un des précurseurs de la dématérialisation du paiement des titres de transport. Disponible en Île-de-France – pour les possesseurs d’un téléphone Android équipé de la technologie NFC – l’application permet à l’utilisateur d’acheter directement via celle-ci ses titres de transport, de les valider directement sur son téléphone au passage des validateurs et de recharger son pass Navigo.

Les meilleurs tarifs de la mobilité partagée pour optimiser l’intermodalité

M’OBS s’est par ailleurs intéressée aux offres tarifaires les plus avantageuses proposées par les opérateurs de la mobilité partagée (flottes partagées de voitures, vélos, trottinettes, etc.). Les tarifs attractifs pratiqués permettent de renforcer l’intermodalité des parcours en incitant les usagers à davantage utiliser ces moyens de transport. Les déplacements sont ainsi plus fluides, notamment aux heures de pointe.

  1. Free2Move Paris – Une tarification dynamique. Free2Move Paris se distingue en pratiquant des promotions sur certains véhicules en fonction de leur emplacement. Dans le cas d’un véhicule isolé ou trop éloigné d’une zone à forte demande, l’usager pourra se voir proposer une réduction pour utiliser ce véhicule plutôt qu’un autre et le ramener vers une zone plus propice à son utilisation. Ce dispositif bénéficie à la fois à l’usager, l’opérateur ou la collectivité qui met les individus à contribution pour gérer le réapprovisionnement des flottes.
  1. Lime à Paris – La suppression des frais de déverrouillage. En pleine période de grève en France, Lime a lancé son LimePass au prix de 5,99 € / semaine qui permet de supprimer les frais de déverrouillage (facturés pour chaque utilisation en plus des frais à la minute). Cette nouvelle formule d’abonnement permet de favoriser l’utilisation plus régulière des trottinettes de l’opérateur, les frais de déverrouillage étant facturés à la hauteur de 5 minutes d’utilisation.
  1. Cityscoot à Paris – Les packs de minutes et minutes gratuites. Cityscoot rend la mobilité plus accessible en s’adaptant à l’utilisation du service par l’usager. Premièrement, la société propose des packs de minutes réduisant le prix à la minute et incitant à utiliser ses services sur la durée. Deuxièmement, l’entreprise a mis en place un système de fidélité et offre à ses usagers des minutes gratuites en fonction des minutes déjà consommées : 10 minutes offertes pour 150 minutes utilisées, 30 minutes offertes pour 300 minutes.

Les pratiques innovantes pour la régulation du stationnement des vélos et trottinettes

M’OBS a enfin identifié les pratiques existantes les plus innovantes – pas d’attribution de scores dans cette catégorie – pour limiter le stationnement anarchique des vélos et trottinettes en libre-service dans l’espace public. L’objectif est de proposer aux opérateurs et collectivités locales un panel de mesures plus ou moins contraignantes ou incitatives, en fonction de la politique qu’ils souhaitent mettre en place.

  1. Singapour – Des places de stationnement avec QR Code. La ville de Singapour a mis en place un système de QR Codes à scanner par l’usager au moment de garer son vélo en libre-service. L’utilisateur doit trouver une place de stationnement appropriée pour son vélo, terminer la location dans l’application et scanner le QR code preuve de son bon stationnement. En cas de non-conformité, des frais additionnels de 5 $ sont facturés et au bout de 3 manquements, l’utilisateur est banni de tous les services de vélo en libre-service pendant un an.
  1. Lime à Paris – Des places de stationnement obligatoires indiquées. Dans le cadre de l’appel d’offre de la ville de Paris pour sélectionner les 3 opérateurs de trottinettes en libre-service de la capitale, nombre d’acteurs ont modifié leurs règles pour réduire le stationnement anarchique de leurs véhicules. Parmi eux, Lime oblige ses utilisateurs à stationner dans les zones prévues à cet effet, sans quoi ils ne pourront mettre fin à la location du véhicule.
  1. A travers le monde – Des stratégies de récompense et responsabilisation. Certains acteurs comme VOI (trottinettes) parient sur l’incitation en récompensant les utilisateurs en cas de bon stationnement. L’application indique ainsi les zones de stationnement disponibles mais également des zones de stationnement préférentielles donnant lieu à une réduction sur le trajet en cas de bon stationnement ou encore le remboursement des frais de déverrouillage. D’autres acteurs internationaux comme Gbility (trottinettes) en Corée ou Anywheel (vélos) à Singapour vont plus loin en responsabilisant l’usager à travers un score utilisateur qui évolue en fonction de l’utilisation respectueuse ou non que celui-ci a de son véhicule (stationnement et utilisation des pistes cyclables). Le score obtenu impacte directement le prix du trajet.

Face à la crise du coronavirus, les opérateurs de nouvelles mobilités ont soutenu les efforts du gouvernement en réduisant ou suspendant totalement leur service afin de ne pas inciter les usagers à se déplacer. Certains, comme Renault, vont plus loin en mettant à disposition les véhicules de ses flottes d’autopartage. Le secteur des nouvelles mobilités, toujours en recherche de rentabilité, doit maintenant affronter un défi de taille : rassurer sur la désinfection récurrente des objets de mobilité pour surmonter la peur de la contamination. Revenir progressivement, en s’adaptant aux évolutions de la crise, à une logique de partage dans un contexte qui privilégie l’individualisme et la mobilité personnelle.

Méthodologie de l’étude

L’agence M’OBS, pour « Observatoire des Mobilités » a été créée par VEDECOM Tech et est issue des travaux de recherche du Laboratoire des Nouvelles Usages de l’Institut VEDECOM. Elle ambitionne de donner une vision complète de l’écosystème des mobilités en s’appuyant sur 3 briques d’analyses (solutions, acteurs et parcours utilisateurs) et 46 critères au niveau national et international. Pour mener cette étude, M’OBS a créé ex nihilo une méthodologie d’analyse qualitative de solutions de mobilité sur la base de 18 critères d’évaluation. L’attribution des scores repose sur une série d’évaluations depuis avril 2017 par rapport à une solution référente : la voiture thermique utilisée par un conducteur unique. Par ailleurs, depuis 2019, chaque acteur a été évalué sur sa performance économique et marketing (13 critères) ainsi que sur l’expérience utilisateur qu’il propose (15 critères) notamment grâce à des tests sur le terrain.

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