Kévin Guelle, Chercheur Doctorant de l’Université Grenoble Alpes au sein de VEDECOM, soutiendra, le vendredi jeudi 9 février à 14h sa thèse intitulée « L’activité de remanufacturing : de la construction des repères sur les potentiels au développement des compétences pour anticiper le travail futur ».

Quelles sont les compétences mises en oeuvre par les opérateurs dans le cadre d’une activité de remanufacturing ferroviaire ?

À l’échelle mondiale, le développement de l’économie industrielle circulaire est d’autant d’actualité qu’il est question d’économiser et d’accroître la durabilité des matières premières dans l’optique de repousser le risque de leur épuisement. Amorcé Outre-Atlantique, le remanufacturing fait partie de ces processus circulaires qui se distingue par la particularité de permettre à des produits usagés de retrouver une seconde vie par un nouvel état « comme neuf ». (Re)faire un produit avec des enjeux de garanties et de qualité industrielle similaires à la conception originelle à partir de pièces usagées, nécessite dès lors de s’interroger sur la manière d’y parvenir. Pour l’ergonomie, le remanufacturing réinterroge le cadre connu des activités et amène à la question des compétences mises en œuvre dans l’activité par les opérateurs pour atteindre cet objectif.

L’objectif de cette thèse 

L’objectif de cette recherche est de s’intéresser à la mise en oeuvre par les opérateurs des régulations individuelles et collectives en réponse aux variabilités et dans l’objectif d’accroître le panel des potentiels spécifiques de l’activité, leur permettant de construire des compétences pour (re)faire ou détourner l’usage originel du produit.

Méthodologie

La méthodologie est scindée en deux temps. Pour commencer, une étude exploratoire permettant d’identifier différents acteurs impliqués dans le remanufacturing français. Puis, à partir de cette étude exploratoire une demande industrielle a été construite pour étudier les compétences des opérateurs aux phases d’expertises, de démontage et de remontage de produits caractéristiques d’un contexte ferroviaire. Les résultats exploratoires montrent notamment des problématiques rencontrées au niveau des phases d’assemblage et de désassemblage, des enjeux de disponibilité des pièces, un manque d’accès aux informations des documents techniques de conception, une matière en l’état qui dicte la création, l’achat de pièces neuves selon les temporalités de traitement ou encore des compétences de bidouillage et de hacking. Les résultats de l’étude générale montrent que les opérateurs construisent des compétences pour conserver de la matière, de sorte à (re)faire un produit unique à partir d’une association entre des pièces anciennes reprises et des pièces neuves. La ré-insertion des pièces anciennes dans le produit se fait également au détriment d’une utilisation similaire à la première vie, par une anticipation des futures maintenances pour conserver la qualité de fonctionnement global du produit.

VEDECOM a porté son intérêt pour la thèse de Kévin car elle pose plusieurs sujets et questions auxquels l’ITE s’intéresse.

Comme la question de la ré utilisation des pièces existantes, les différentes utilisations possibles, la place de l’humain dans le processus de remanufacturing. Mais également le sujet des batteries, avec comme contexte leur ré-utilisation. Kevin travaille sur plusieurs sujets au sein de VEDECOM, notamment sur l’acceptabilité de certains véhicules autonomes pour différents usagers, les piétons et cyclistes, la question des scénarios d’usages de la mobilité avec le facteur humain comme point de vue, et également sur les nudges, leurs influences sur les comportements humains.

Kévin a réalisé sa thèse en trois ans, sous la direction de Sandrine Caroly, Professeure à l’Université Grenoble Alpes.

Le jury sera composé de :

  • Sandrine CAROLY, Professeure à l’Université Grenoble Alpes – directrice de thèse
  • Aurélie LANDRY, Maître de Conférence à l’Université Grenoble Alpes – co-directrice
  • Marc-Éric BOBILLIER CHAUMON, Professeur au CNAM Paris – rapporteur
  • Corinne GAUDART, Professeure au CNAM Paris – rapportrice
  • Peggy ZWOLINSKI, Professeure à l’INP Grenoble – examinatrice
  • Karine CHASSAING, Maître de Conférence à l’Université Bordeaux – examinatrice
  • Cécile NASSE, Ergonome Responsable Méthodes Process, Technicentre Industriel de la SNCF – invitée

Vous souhaitez assister à la thèse de Kévin et découvrir le résultat de ses travaux de recherche ?

Rendez-vous le jeudi 9 février à partir de 14h. La soutenance à lieu à l’Institut Polytechnique de Grenoble (Grenoble INP), amphithéâtre Barbillon, au 46 Avenue Félix Viallet, 38031 Grenoble.

Vous pouvez également assister à la soutenance à distance :

 

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